Camel Talbi – Portrait d’un Auteur Engagé
Ce roman, à la frontière du réel et du spirituel, s’inspire de faits vécus. Il est le fruit d’un long cheminement personnel… et ne fait que commencer.

Les racines d’une vocation
Je me nomme Camel Talbi, un auteur engagé. Par bien des aspects, la richesse de mon parcours me donne l’impression d’avoir vécu plusieurs vies en une seule. Toutes ces expériences qui ont jalonné ma vie m’ont paru dignes d’être contées dans une tentative de trouver le lien invisible qui les relie, jusqu’au but de ma vie. Ce but véritable, j’ai longtemps eu le sentiment qu’il m’était caché, tout en le portant en moi depuis ma naissance.
J’ai toujours eu une curiosité vive et un besoin de comprendre en profondeur la signification des choses. Même les plus simples.
Ce trait si particulier de ma personnalité a souvent dérangé mes professeurs, ou déstabilisé certaines relations. Avec la maturité, j’ai fini par pleinement l’accepter et même à l’honorer : il est devenu une force.
Je me souviens encore de ce moment : l’année scolaire touchait à sa fin, et le collège approchait. Ma maîtresse s’était entretenue avec le directeur pour décider si, oui ou non, je devais passer en sixième.
Depuis le CP — une année que j’ai évoquée dans mon roman — je n’avais plus brillé. Beaucoup de mes talents avaient été étouffés. Mais un seul résistait : la rédaction. Mon goût pour les mots.
Je me souviens qu’elle s’était tournée vers moi, m’observant un instant, hésitante. Puis elle avait hoché la tête. Elle avait fini par conclure : « Il n’a été bon dans aucune matière… mais on en fera peut-être quelque chose de lui en français. »
Je ne devais jamais oublier cette phrase.
Un parcours aux multiples facettes
Depuis, le chemin a été long.
J’ai été tour à tour animateur aux Baléares, négociateur immobilier, agent d’escale pour les Aéroports de Paris, puis pour une grande compagnie aérienne. Sommelier pour le groupe Alain Ducasse, trader pour comptes propres à New York, technicien télécom chez Free.
Chaque métier m’a offert un regard nouveau sur le monde. Chacun m’a nourri. Et chacun, sans que je le sache à l’époque, m’a rapproché de l’écriture.
Mais la raison principale, et la plus intime aussi, est ce besoin viscéral de laisser une trace de mon passage sur cette planète.
Je sais pertinemment qu’à moins de marquer mon époque par une œuvre forte, sincère et engagée, capable d’inspirer des femmes et des hommes dans le monde entier, mon nom et mon parcours, comme tant d’autres, seront oubliés dans moins de deux générations.
Si celui d’un homme comme Elon Musk restera peut-être dans les mémoires dans cinq cent ans, pour avoir permis à l’humanité de poser le pied sur d’autres planètes, ce ne sera pas mon cas. À moins de créer un phénomène littéraire mondial et que je bâtisse ma propre fondation.
Un peu comme Andrew Carnegie, qui m’inspire profondément et dont j’ai longuement étudié le parcours.
Mon ambition, en écrivant cette saga, est de laisser un témoignage romancé : un mélange de fiction et de vécu, mais aussi de créer une maison d’édition libre, et une Fondation engagée.
Je veux qu’elle soutienne des écrivains indépendants, qu’elle bâtisse des bibliothèques dans des terres riches de promesses, là où les graines de culture pourront germer, s’épanouir, et révéler de nouveaux talents au monde.
La naissance d’une vocation littéraire
Pendant longtemps, j’ai été en quête de sens. Pourquoi étais-je né ? À quoi servait ma vie ? Que devais-je en faire ?
Mon esprit refusait d’abdiquer. Il se refusait à considérer l’existence comme un bref moment à passer sur Terre avant de disparaître dans le néant… ou un hypothétique paradis. Ce n’est que bien plus tard que je commençai à percevoir une forme de cohérence dans mon parcours. Un fil d’Ariane. Quelque chose qui m’amenait peu à peu vers le centre du labyrinthe — là où, peut-être, se cachent les réponses.
L’idée m’est venue alors : et si je racontais des histoires ? Et si mes expériences passées devenaient la matière première de récits romancés ?
C’est à New York, en 2018, que cette idée s’est imposée. Je venais de terminer une année universitaire et je m’étais brouillé avec un ami. J’errais dans le petit studio que je louais, et un ennui profond, presque physique, m’enserrait le corps comme des cordes invisibles.
Je me disais : « Ce n’est pas possible. Être à New York et m’ennuyer ainsi… » Alors je suis sorti courir. Depuis 2008, courir m’aide à réfléchir, à oxygéner mon corps et mon cerveau. À clarifier mes pensées. Puis j’ai marché longuement, tentant de trouver comment rendre ce séjour productif.
Durant les cours que je suivais à Queen’s College, nous avions souvent étudié les TED Talks. Ces conférences où des inconnus montent sur scène pour raconter le moment où leur vie a basculé.
Une intervenante m’avait particulièrement marqué. Ancienne militante écologiste, elle racontait s’être sentie complètement perdue. Elle montra une photo d’elle à l’époque : mains sur les joues, assise dans un bateau, le regard vide.
Puis elle expliqua comment un simple livre, trouvé par hasard, l’avait aidée à y voir plus clair. Grâce à des exercices d’introspection, elle avait retrouvé sa voie. Et aujourd’hui, elle se tenait là, chef d’entreprise, influente et accomplie.
Ce témoignage m’avait bouleversé. J’avais commandé le livre immédiatement. Il n’existait qu’en anglais américain. Malgré une année passée à améliorer mon anglais, le vocabulaire était si précis que je dus le lire lentement, mot après mot, traduisant parfois via mon téléphone.
Peu à peu, les exercices prirent sens. Et quelque chose se réactiva en moi : ce souvenir de la maîtresse parlant au directeur… et de mon goût pour l’écriture.
Je repensai à cette vieille réflexion que je m’étais faite un jour : « Il m’est si difficile de trouver un roman qui me plaît… peut-être devrais-je en écrire un moi-même. »
Je me mis donc en quête d’un lieu où le faire. Plusieurs tentatives échouèrent. Puis, un jour, je découvris la New York Public Library.
Tom Wolfe venait de mourir. Il avait fait don de ses manuscrits à cette institution. Il disait, en substance : « qu’il avait tellement passé de temps à écrire dans cette bibliothèque, que c’était une juste manière de lui rendre ce qu’elle lui avait inspiré. »
Et c’est là, dans ce lieu solennel, avec ses grandes fenêtres et ses rangées de livres anciens, qu’un nouveau chapitre de ma vie a commencé.