L’histoire de ce roman par Camel Talbi

janvier 22, 2024

La genèse inattendue

Sans le licenciement de Free — survenu quatre jours seulement après que j’ai accompli une mission particulièrement sensible contre ses concurrents, à la demande de Xavier Niel lui-même — peut-être n’aurais-je jamais ressorti le manuscrit que j’avais commencé à rédiger en 2018 à New York et qui prenait la poussière.

Je l’avais pourtant poursuivi sporadiquement lors de mes séjours à l’étranger, mais sans jamais retrouver un lieu aussi inspirant que cette grande salle réservée aux études de la New York Public Library.

Ce licenciement, qui fut aussi un choc, réveilla en moi une part combative que j’avais crue endormie. La décision de terminer ce roman s’imposa. Elle ne me laissa plus en paix.

À la recherche de l’inspiration

Je cherchais désespérément un lieu suffisamment silencieux où l’atmosphère d’études m’inspirerait. Je finis par trouver l’université américaine dans le 16e arrondissement. Je payais la cotisation et m’y rendis régulièrement. Mais la salle du rez-de-chaussée, bien que studieuse et silencieuse, ne m’inspirait pas. Peut-être était-elle trop moderne pour moi, avec ses longues tables blanches qui me faisaient penser à celles d’IKEA.

Les salles du haut, par contre, m’inspiraient beaucoup plus. Entouré de livres anciens, j’ai pu écrire des pages et des pages. Mais ces lieux étaient souvent occupés et le silence n’y régnait que par intermittence. De nombreux étudiants s’y rendaient en groupe et à l’approche d’Halloween, les dérangements étaient beaucoup plus fréquents.

Mais fort heureusement, le processus créatif s’était à nouveau réveillé et je parvins à m’organiser pour écrire depuis chez moi.

« A good book is the precious life-blood of a master spirit, embalmed and treasured up on purpose to a life beyond life. » ― John Milton

La désillusion

À mesure que le roman avançait, je repris contact avec Xavier Niel. Je lui demandai, en retour du service rendu, un coup de pouce pour faire connaître cette œuvre en France et à l’international. J’avais étudié un livre où l’auteur indiquait que ce n’étaient pas les meilleurs romans qui se retrouvaient entre les mains du plus grand nombre de lecteurs, mais ceux qui avaient eu le plus de marketing ! Xavier Niel, s’il le voulait, avait les réseaux nécessaires pour le faire décoller.

Ce fut une profonde déception que de recevoir sa réponse négative, sans une once de reconnaissance. Polie, mais froide. Décalée. Il m’expliqua que les livres étaient trop éloignés de son monde.

J’ai insisté. Je n’attendais pas de miracle, mais un simple geste. Un contact dans une maison d’édition, par exemple. Toujours le même refus.

Finalement, je lui ai posé cette question : « Alors, qu’est-ce que vous accepteriez de faire pour moi dans ce cas ? »
Je n’ai plus jamais eu de réponse. Et j’ai compris. La réponse brillait par son absence : « Rien. Je ne ferai rien pour toi. »

Elle m’amena face à ma propre responsabilité : celle d’avoir eu la naïveté de croire en l’image qu’il cherchait tant à véhiculer. D’un entrepreneur accessible, cool, sympa et proche des gens. Un Robin des bois des télécoms.

Là, bien au contraire, son attitude me renvoyait plutôt l’image d’un homme de pouvoir ingrat, qui m’avait utilisé avant de me laisser tomber.

Cette prise de conscience, en complet décalage avec l’image qu’il avait façonnée, m’explosa au visage et me troubla durant quelques jours, me démotivant à continuer.

La révélation

Puis cet appel à l’action se fit à nouveau entendre en moi. J’allais y arriver… Je devais y arriver.
Pourtant, une question ne cessait de me hanter : Mais pourquoi donc me répondait-il ? Pourquoi ne bloquait-il pas mes mails ? Pourquoi ce dialogue apparemment stérile, mais jamais totalement rompu ?

Il m’a fallu plusieurs mois pour comprendre la raison. Une raison à la fois simple… et révélatrice.
Et je vous la dévoilerai dans le prochain tome, avec tous les détails. Sans rien omettre.

L’aboutissement

Je pris sur moi de repartir quinze jours à New York, avec l’idée fixe programmée dans mon esprit d’y terminer ce roman, coûte que coûte.

Durant ce séjour, je retournais dans cette bibliothèque majestueuse pour y enrichir cette œuvre et tins parole.

De retour à Paris, il me fallut encore sept mois pour le corriger, le relire, le peaufiner.

Mais le résultat est là !

L’enfant est né et bien décidé à grandir et à voir ses frères et sœurs lui succéder.
Et avec lui, c’est aussi un auteur qui est né. Un auteur qui racontera toute cette histoire dans son prochain roman : Itinéraire d’un mystique des télécoms, le bûcher.