La naissance inattendue
Sans le licenciement de Free, quatre jours après avoir réussi une mission particulièrement sensible demandée par Xavier Niel lui-même, peut-être n’aurais-je jamais retiré de mon tiroir ce manuscrit qui prenait la poussière depuis 2018. C’est à New York que j’avais commencé à rédiger ces premières pages, posant les fondations d’une histoire qui allait sommeiller pendant des années.
J’avais bien tenté de poursuivre l’écriture lors de mes séjours dans différents pays, mais rien ne semblait égaler l’inspiration que m’offrait l’atmosphère majestueuse de la New York Public Library. Les hauts plafonds, le bois précieux, le silence respectueux et cette énergie créative qui semblait imprégner l’air – tout cela me manquait cruellement.
Le réveil de la passion créative
Ce licenciement, bien qu’il fût un véritable choc, a réveillé en moi une part combative que je croyais endormie. La décision de terminer ce roman s’est imposée avec une telle force qu’elle ne me laissait plus en paix, me hantant jour et nuit comme une promesse à tenir envers moi-même.
Je me suis mis en quête d’un lieu qui pourrait remplacer ma chère bibliothèque new-yorkaise. Un espace où le silence serait roi et où l’atmosphère studieuse pourrait nourrir mon inspiration. Après de nombreuses recherches, l’université américaine du 16ème arrondissement de Paris est apparue comme une possibilité.
À la recherche du lieu parfait
J’ai payé ma cotisation et commencé à fréquenter régulièrement cette institution. Cependant, la salle du rez-de-chaussée, malgré son calme et son ambiance studieuse, ne parvenait pas à éveiller ma créativité. Peut-être était-ce ces longues tables blanches, trop modernes et impersonnelles, qui me rappelaient davantage les showrooms d’IKEA que les nobles salles de lecture qui m’avaient tant inspiré.
Les étages supérieurs, en revanche, offraient un cadre bien plus propice à l’écriture. Entouré de livres anciens aux reliures précieuses, j’ai pu noircir des pages entières, porté par cette ambiance presque sacrée. Malheureusement, ces salles étaient souvent prises d’assaut par des groupes d’étudiants, et à l’approche d’Halloween, les interruptions devenaient de plus en plus fréquentes.
L’élan créateur et ses obstacles
Fort heureusement, le processus créatif était désormais lancé, et j’ai pu m’organiser pour poursuivre mon travail depuis mon domicile. Les mots coulaient plus facilement, et les personnages prenaient vie sous ma plume avec une aisance qui m’étonnait moi-même.
À mesure que mon roman prenait forme, j’ai repris contact avec Xavier Niel. J’espérais qu’en échange du service que je lui avais rendu, il accepterait de m’aider à promouvoir mon œuvre, tant en France qu’à l’international. J’avais lu quelque part que ce n’étaient pas nécessairement les meilleurs romans qui touchaient le plus grand nombre de lecteurs, mais ceux qui bénéficiaient des meilleures campagnes marketing. Xavier Niel, avec son réseau et son influence, pouvait faire décoller mon livre s’il le souhaitait.
La désillusion et la résilience
Sa réponse négative fut une profonde déception qui me confronta brutalement à mes propres responsabilités. Je réalisai alors ma naïveté d’avoir cru en cette image médiatique d’un homme d’affaires accessible et bienveillant. Son attitude me renvoyait plutôt celle d’un entrepreneur opportuniste qui m’avait utilisé avant de me laisser tomber.
Cette prise de conscience, en complet décalage avec mes attentes, m’explosa au visage et me troubla pendant plusieurs jours, sapant momentanément ma motivation. Puis cet appel intérieur, cette voix qui me poussait à l’action, s’est réveillée à nouveau. J’allais y arriver. Je devais y arriver.
Le retour aux sources
Je pris alors la décision de repartir treize jours à New York, avec une idée fixe gravée dans mon esprit : terminer ce roman, coûte que coûte. Durant ce séjour, je retrouvai ma chère bibliothèque, ce temple de la connaissance et de l’inspiration qui m’avait tant manqué.
Assis à ces tables de bois sombre, entouré de cette atmosphère unique où le temps semble suspendu, je me suis plongé corps et âme dans mon manuscrit. J’y ai enrichi mon histoire, affiné mes personnages, peaufiné mes dialogues. Et j’ai tenu parole : le roman prenait enfin sa forme définitive.
L’aboutissement d’un rêve
De retour à Paris, il ne me restait plus qu’à corriger, peaufiner, vérifier les fautes d’orthographe et publier. Ce travail minutieux m’a encore demandé près de neuf mois supplémentaires, mais le résultat est là, enfin.
L’enfant est né, bien décidé à grandir et à voir ses frères et sœurs lui succéder. Ce premier roman n’est que le début d’une aventure littéraire que j’entends poursuivre avec la même passion et la même détermination qui m’ont permis de surmonter les obstacles sur ma route.
Car en définitive, c’est peut-être ce licenciement, cette trahison ressentie, qui m’auront offert le plus beau des cadeaux : la redécouverte de ma vocation d’écrivain.